Dé-mots en classe de CE2

Mardi 8 novembre : accueil d’une classe de CE2 de l’école Laurent Vergès du Port à la bibliothèque annexe de la Rivière des Galets.

Ce sont vingt enfants, accompagnés par une maîtresse et une accompagnatrice.

Je recrute une animatrice de la médiathèque, et voilà quatre équipes de cinq élèves et une adulte, pour une découverte de Dé-mots en une heure.

Je prends un petit quart d’heure pour bien expliquer le jeu aux enfants et aux adultes : le parcours, la progression, les noms des rues, les votes, les gratifications.
Les élèves ont entre huit et neuf ans. Je prends donc le temps d’expliquer à tous, une première fois, ce qu’on entend par « mots doux », « mots durs », « chaussée royale »… Je passe en revue les huit thèmes de rues.

Les enfants proposent des explications : - les mots durs c’est quand on n’est pas gentil Quand j’arrive à la rue aux fromages, c’est « Kiri » ! « Mimolette » ! « Gruyère » !... Ces premières explications rendront les parties plus fluides, même si, à chaque séquence d’écriture, il faut bien réexpliquer les consignes pour ces très jeunes joueurs.

Je montre quelques exemples associant une photo à une ambiance de rue, en proposant des idées d’histoire.

Les enfants ont les yeux brillants, ils ont hâte d’essayer, et je termine en les rassurant sur l’orthographe : pour une fois, on ne va pas s’embêter avec ça. Il faut inventer une histoire très vite, alors tant pis s' il y a des fautes.

Enfin, je sors de mon sac quatre gros sabliers de … cinq minutes. Et oui, à huit ou neuf ans, on n’est pas encore très rapide pour écrire, pour former ses lettres, alors nous jouerons avec des temps d’écriture de cinq minutes.

Quoi ! Cinq minutes seulement disent ou pensent les enfants. Et là je leur explique qu’ils sont privilégiés : normalement c’est trois minutes dis-je en montrant un sablier plus petit.

Puis nous installons quatre tables de jeu. J’ai apporté quatre jeux : un coffret et trois versions poche. J’ai veillé à retirer les cartes trop compliquées pour ce jeune public. Par exemple l’invention d’un proverbe à partir d’un mot, ou des cartes surprise longues à lire. Si les enfants jouent en même temps que des adultes, cela ne pose pas de problème, car tout s’explique au fur et à mesure, mais lorsque le public est uniquement constitué de jeunes enfants, il faut prendre quelques précautions.

Les enfants joueront, cinq, c’est un très bon nombre pour une partie de Dé-mots ; les adultes aideront au bon fonctionnement et pourront dépanner quand c’est nécessaire. On remet à chaque enfant papier et crayon noir ou stylo, fournis par la médiathèque.

C’est parti ! Le dé, les pions et les couleurs rassurent les enfants : on est bien dans un jeu. Premier défi d’écriture de ma table : cette carte de robot dans la nature + "Boulevard du Crime".

image d'un robot joyeux sur une pelouse

Chaque enfant crée son texte. Il doit associer l’image à l’idée d’un crime. Si l’un ou l’autre s’arrête au bout d’une phrase, je fonce le ou la dépanner, en lui suggérant une idée saugrenue, un peu criminelle, pour qu’il ou elle puisse poursuivre son récit.

Pauline écrit : « Un robot est dans la piscine et sa machine est bloquée. Le robot parle dans la piscine, tout au fond. »

Malik est embêté : il a écrit un mot de travers. Vraiment de travers car le mot descend vers le bas de la feuille et la défigure. Il cherche une gomme, mais il risque de perdre un temps précieux à effacer son mot de travers. Hop, on le barre, tant pis, et Malik continue son histoire.

Grand moment : chaque enfant va lire son texte tour à tour. Ce n’est pas facile la lecture à voix haute, et forte, enfin assez forte pour que la table entende. Pour le vote, je demande que chaque enfant écrive sur sa feuille, en dessous de son texte, la couleur pour laquelle il va voter. Quand tout le monde a fait cela, on passe au vote avec les jetons dans la barrette de vote.

C’est notre joueuse au pion rose qui gagne ce premier tour. Elle pose son pion sur une case surprise et pioche :

Pas facile de placer « balai » dans la prochaine histoire !

Au tour suivant, le gagnant pioche une carte surprise lui demandant de choisir un mot que tous les joueurs devront utiliser. Réflexion intense, il choisit « JEU ».

Le temps passe très vite.
Entre les explications, le sablier de cinq minutes, les lectures plus lentes parce qu’ils sont très jeunes, les enfants n’auront pu faire que trois ou quatre tours d’écriture selon les tables. Mais ils sont ravis d’avoir créé leurs propres histoires, plus ou moins abouties.

Un des enfants, en difficulté d’écriture, a joué en écrivant des successions de mots seulement. Un peu comme des notes, au lecteur de compléter pour faire des phrases. A l’opposé, d’autres ont proposé des trames pleines d’inventions et de fins inattendues.

Certains se sont bloqués puis débloqués. Le jeu ne permet pas le « luxe » de rester bloqué par un mot, une tache, une lettre mal formée.

Les trois adultes accompagnants ont découvert le jeu en même temps que les enfants.

partie du jeu de société d'écriture Dé-mots avec des enfants

Elles sont impressionnées de voir l’enthousiasme des élèves, leur envie d’écrire, le crayon prêt à tracer des mots dès que le sablier sera retourné, la gestion et l’optimisation du temps d’écriture une fois qu’ils ont compris qu’en fignolant leur récit ils ont des chances de gagner le tour d’écriture.

Et moi-même je suis toujours épatée de voir que Dé-mots fonctionne même avec de très jeunes enfants. Ce n’est pas une première, mais c’est toujours réjouissant, surtout quand je pense que le même jeu passionne les adultes. Il n’y a pas d’âge pour écrire !

La médiathèque du Port a fait l’acquisition de deux jeux, l’un en coffret, l’autre en version poche (dans un sac en tissu). Espérons que les enfants de ce jour auront une raison de plus pour fréquenter la médiathèque et qu’ils feront découvrir le jeu à leurs familles et leurs copains.

 

➡️ Pour découvrir les différentes versions du jeu, C'EST PAR ICI :)

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